Notre voyage en Guadeloupe - février 2016

15h30 - Nous atterrissons à Pointe à Pitre. A peine sortie de l'avion, nous sentons cette bouffée de chaleur humide caractéristique des Tropiques. Je regarde les enfants qui fond des bonds dans les couloirs de l'aéroport. Quelle joie pour eux de ressentir cette chaleur et surtout de pouvoir enfin courir après 8 heures de vol.

Nous récupérons les bagages dont mon immense boardbag qui a légèrement compliqué le voyage... (à lire notre mésaventure avec air france) et retrouvons le loueur (magaloc) qui vient nous chercher en minibus à l'aéroport. L'agence est à 10 minutes. Après les formalités d'usage (un peu long), nous pouvons enfin partir pour Saint-François. C'est la mauvaise heure pour quitter Pointe-à-Pitre et nous sommes pris dans l'embouteillage de fin de journée.

A la nuit tombée nous arrivons à l'Anse des Rochers où nous avons loué un appartement. Il est 19h, les enfants dorment à point fermé. La journée a été longue pour eux.

5h30 - avec les 5heures de décalage horaire, les enfants se réveillent tôt. Il y a une plage à 500m de la maison. Nous partons découvrir les lieux, prendre un premier bain et regarder le soleil se lever. L'eau est bonne dans le lagon et les enfants sont comme des fous. Jolie surprise, il y a du wind swell et la vague sur le reef au large a l'air de fonctionner.

Après un bon petit déjeuner, je pars découvrir la vague devant la maison. Que c'est bon de surfer en short. Avec le poids de la combinaison en moins, j'ai l'impression que ma planche a pris du volume... Je suis tout seul. Il n'y a pas beaucoup d'eau et par endroit quelques "patates" commence à découvrir avec la marée qui baisse. J'y vais tranquille et prends le temps de bien repérer le reef. Ce serait bête de se faire mal le premier jour.

6h30 - J'admire le lever de soleil avec les enfants en prenant notre premier bain. Malheureusement, le swell est tombé de ce coté de l'île et la vague devant la maison ne marche plus ce matin. C'est le problème du surf sur la côte sud de l'île. Le swell y est capricieux.

Nous partons découvrir la Pointe des Châteaux (à l'extrême sud-est de l'île) puis nous passons un moment à la plage des salines. Le sable est blanc, le lagon est d'un bleu vif et nous passons un très bon moment avec les garçons à nager avec masque et tuba. On se croirait dans un aquarium géant, il y a des poissons partout.

(Masques et tubas sont des accessoires indispensables. Sans aller loin, la plupart des lagons sont de toute beauté où on peut observer corail, oursins et poissons multicolores. Le snorkling est aussi une bonne manière pour appréhender le reef, sa beauté et ses dangers. En plongée comme en surf, une bonne règle est de ne rien toucher ni jamais poser les pieds...)

En repartant, nous nous arrêtons un peu plus loin à Anse à la Gourde. Le rocher au large est impressionnant et donne au lieu une ambiance particulière. Dans l'alignement du rocher, il y a une passe avec une vague qui déroule. Ce n'est pas très gros, un peu dans le vent mais je ne peux pas résister à l'envie de surfer dans ce cadre grandiose. Je me mets à l'eau et suis assez vite rejoins par Jérôme, un local qui est sur un SUP gonflable avec 2 enfants à bords, quelques uns de ses amis de passage en Guadeloupe et une bande de joyeux locaux en body avec qui nous partageons le moment dans la bonne humeur.

Pour ceux qui aime marcher, il y a une jolie randonnée à faire en partant de l'anse à la gourde vers la pointe des chateaux.

Après le traditionnel lever de soleil avec les enfants, nous partons explorer la cote nord-est de l'île. Il y a un chemin de randonnée qui part de Mahaudière et rejoint la "Porte d'Enfer" en longeant les falaises et le célèbre "Trou du souffleur". C'est une randonnée linéaire de 11km un peu longue pour nos garçons. Nous prenons l'option de partir de la Porte d'Enfer pour pouvoir faire un aller-retour sur une partie du chemin. Au retour, nous pique-niquons à la plage de la Porte d'Enfer. C'est dimanche, de nombreux locaux sont confortablement installés avec nappe, glacière et bbq. Nos sandwichs paraissent d'un coup ridicules!

Au retour, nous passons au spot de l'Anse-Bertrand. La houle rentre mais la vague est courte et il y a beaucoup trop de monde à mon goût pour aller jouer de la pagaie. Je pousse donc jusqu'à Port-Louis. Un dimanche après midi, je m'attends à trouver aussi la foule mais j'ai surtout envie de repérer le chemin et le reef en prévision d'une future session matinale. La vague est moins consistante mais il y a juste un Papa et son fils à l'eau!? Nous partageons une jolie session à glisser avec bonheur sur cette petite mais longue vague. 2 heures plus tard mes compagnons du moment récupèrent leur annexe qu'ils ont laissée à l'ancre derrière la vague pour aller rejoindre leur bateau qui est un peu plus loin. La classe!

L'Alizée a forcit et la houle est tombée. L'occasion pour moi de travailler et pour Delphine et les enfants de continuer l'exploration touristique de l'île. Il y a pire comme bureau...

Au petit matin, je passe à l'anse Salabouelle pour voir les conditions de surf. Il y a déjà un peu de monde, ce n'est pas très joli et vu la difficulté de mise et sortie de l'eau en SUP, je passe mon tour.

Comme c'est juste à coté, j'en profite pour aller voir Gilles de SUPin'Gwada. C'est un des pionniers du SUP en Guadeloupe et la référence sur l'île pour la location et l'achat de matériel de SUP de surf, race ou downwind. Nous passons la matinée à discuter du SUP en Guadeloupe et Gilles propose de m'organiser un ti' downwind la semaine suivante.

La météo annonçe une entrée de houle de nord dans la journée. Je tente ma chance et file jusqu'à Port-Louis. Bonne pioche: Il y a un mètre parfait. La vague déroule à la perfection. Les couleurs sont éblouissantes et... il n'y a que 2 personnes à l'eau. Je surfe près de 4 heures dans ce skate Park paradisiaque avant de sortir complètement déshydraté. Port Louis est certainement une des plus belle vague de Guadeloupe pour le SUP. C'est un bonheur de voir qu'un endroit aussi beau soit resté sauvage.

Nous partons tôt à la plage de Petit Havre. C'est est une baie relativement abritée du vent où déroule une jolie gauche. L'ambiance est agréable, le site est bien ombragé et, pour le grand plaisir des enfants, c'est un repère d'Iguanes. Le surf n'est pas incroyable ce jour là. Nous partons pour une longue et jolie balade le long du littoral. Le sentier est bien ombragé et offre des ambiance très variées. Il part de la plage de Petit Havre (derrière le restaurant) et permet de rejoindre Saint-Félix en passant par la plage des Salines et la Mangrove. A noter que le sentier est relativement accidenté et, comme souvent en Guadeloupe, de vrais chaussures de marche sont plus adaptées que des tongs...

Tout à gauche de la baie, un sentier débouche juste en face de la vague et offre un bon point de vue photographique. Après un pique-nique et quelques ploufs nous rentrons tôt vers Saint-François pour éviter le traditionnel bouchon de Sainte-Anne.

En fin de journée, le vent est complètement tombé. Je file aux Alizées pour une jolie session du soir.

Le vent est annoncé très faible toute la journée orienté sud-est avec une houle de nord-est raisonnable. Les conditions sont idéales pour le SUP surf à la plage des Alizées. J'y surfe avec plaisir une grande partie de la journée dans une super ambiance en compagnie des locaux (Laurent Etienne, Gilles de SUPin Gwada et son fils, Olivier en surf-ski) et aussi avec Francis et Jérôme (deux métropolitains bien tropicalisés).

La plage des Alizées est le spot de SUP surf de la zone du Moule. La vague est suffisamment loin du bord pour qu'elle soit boudée par les surfers. Ce qui ne veut pas dire que c'est une vague facile. Le spot tient la taille, la vague est plutôt longue avec plusieurs sections, le corail est bien vivant et le fond tapissé d'oursins... Ici, on partage le pic avec les rameurs en surf-ski qui ont un sacré niveau.

Pour accéder à la vague, il faut d'abord traverser le lagon, puis passer la barrière de corail dans une des passes. Les passes sont des trous de souris qu'il faut bien viser à l'allé comme au retour mais il y a quelques piquets dans la barrière de corail pour faciliter les repères. Les passes sont sous le vent des piquets qu'il faut bien raser. Une fois de l'autre coté, il vaut mieux surfer en face ou à droite de la passe et ne pas être tenté de venir surfer la dernière section sur la barrière.

Un dernier conseil, la nuit tombe très vite sous les tropiques. Pour ne pas passer la passe dans le noir, il vaut mieux ne pas attendre le dernier moment pour rentrer...

Je retourne le matin tôt aux Alizées. Je passe facilement la passe maintenant que j'ai mes repères mais de l'autre coté le plan d'eau est très différent de la veille. Je suis seul, c'est plus gros, très agité avec du vent et la vague devant la passe ferme. Je prends quelques jolies bombes au large en serrant un peu les fesses sur ma 7'7 qui est très physique dans ces conditions. Mais globalement j'ai beaucoup de mal à me placer et lorsque je réalise après avoir pris une série sur la tête que j'ai oublié de mettre un leash "grosses vagues", je décide d'écourter ma session. Hier soir, à la sortie de l'eau, Francis m'a raconté le mauvais moment qu'il avait passé un jour sur ce spot après avoir cassé son leash. La difficulté qu'il avait eu pour retraverser la passe à la nage avec sa pagaie. Il avait été ensuite obligé d'aller convaincre un pêcheur au port du Moule de l'emmener à la recherche de sa planche qui dérivait au large.

Je part au levé du jour à Port-Louis. La météo annonce une belle houle de nord et il y a un léger vent d'Est. La journée s'annonce parfaite. J'ai presque une heure de route pour aller de Saint-François à Port-Louis. Je roule tranquille sur ces routes étroites en écoutant la radio locale. Avant de prendre le dernier chemin qui serpente entre la mangrove et la mer je m'arrête pour mettre de la crème solaire et passer mon boardshort. Le matin et le soir, la mangrove est souvent infestée de yen-yen (petit moucheron vorace) et il vaut mieux être prêt à se jeter à l'eau une fois arrivé.

Comme prévu le spot fonctionne parfaitement et je passe la journée dans ce petit paradis en enchainant deux sessions de 3 heures.

L'alizée a repris des tours. J'ai rdv avec Gilles de SUPin Gwada pour un downwind entre la pointe des Châteaux et Saint-François. Je retrouve Gilles et ses amis à la marina de Saint-François (notre point d'arrivée). Nous chargeons la remorque et partons vers la pointe des châteaux. Nous nous mettons à l'eau à l'anse des galets, une petite anse avec une cale au niveau du restaurant La rhumerie du pirate. A noter qu'il y a un arrêt de bus juste devant la mise à l'eau; c'est parfait pour ceux qui voudraient faire ce down-wind en gonflable....

Après un bord vent de travers vers le large pour aller chercher le bon axe nous filons down-wind vers Saint-François. L'axe est parfait, il fait chaud, il y a un petit 20 noeuds et du windswell à surfer. Que du bonheur. On descend tranquille. Je n'ai pas envi de forcer mais de profiter du paysage qui défile. Je scrute régulièrement le large espérant apercevoir une baleine - c'est la saison - mais sans succès. Après une petite heure de descente, nous arrivons au large de Saint-François. Juste à coté de la base nautique, les deux immenses toitures vertes du Savanah constituent un repère facile pour viser la "passe champagne" et entrer dans le lagon. Il faut bien passer dans le chenal entre les balises pour éviter de se poser sur le reef. Au niveau de la passe, il y a une vague qui déroule plutôt amusante en 12'6. Nous sortons de l'eau devant la base nautique où nous laissons les planches le temps que Gilles et son ami retournent chercher la remorque.

Ce down-wind est visiblement un grand classique, il est simple d'un point de vuelogistique et l'axe est parfait avec l'alizé. Les rameurs acharnées pourront le poursuivre jusqu'à Sainte-Anne.

L'Alizée souffle toujours sur Saint-François. Mais il reste un peu de houle de nord et le vent est off-shore (et beaucoup moins fort) à Port-Louis. Je retraverse donc l'île pour une nouvelle session magique à Port-Louis.

Nous partons à l'aurore sur l'île de Basse-Terre. Au programme route de la traversée, randonnée dans la forêt tropicale, baignade dans une cascade, visite de la maison du cacao et repérage du potentiel de balade en SUP dans la réserve marine Cousteau.

La côte ouest de Basse-Terre est bien abritée du vent. Au départ de la plage de Malendure (plage de sable noir), les îlets Pigeon ne sont qu'à 800m de la côte. Ils abritent une faune et une flore sous-marine exceptionnellement riche et offrent un cadre de toute beauté pour une balade en SUP. Dans ce paradis pour plongeur, il serait dommage de ne pas emmener un masque et un tuba - même si debout sur son SUP le spectacle est déjà de toute beauté.

J'emmène Paul et Maxime surfer à la plage du Helleux. C'est juste à coté de la maison. Nous partons très tôt car c'est samedi et la plage est rapidement prise d'assaut par les écoles de surf. Le Helleux est avec le port de Saint-François une des vagues les plus faciles et accessibles de l'île et il y a donc toujours du monde à l'eau.